Le marché de l’immobilier en Algérie : l’envolée des prix persiste

     

      Cela fait plusieurs années que notre pays a l’apparence d’un grand chantier a ciel ouvert. Ceci est dû aux différents projets BTP engagés par l’état et plus particulièrement dans la branche du bâtiment . Cette branche pour laquelle le gouvernement a consacré un budget important durant les quinquennaux précédents, et continue sur cette lancée avec un objectif de réaliser 1,6 millions  de logements publics pour le programme quinquennal 2015-2019. Mais en dépit de tous les efforts consentis par l’état afin d’absorber une partie de la forte demande sur le marché de l’immobilier, en rendant le logement accessible aux classes sociales et moyennes et par conséquent faire baisser les prix, la réalité du terrain en dit le contraire!.

Faut-il vivre deux vies pour prétendre a un logement en Algérie ?

   Dans un marché sans dépassement et bien régulé, il faut compter de 20 a 25 ans d’épargne pour qu’un citoyen,ayant un revenu moyen, puisse acheter un logement ; actuellement  le cas du marché algérien est loin  de ce standard.

     Si nous considérons que le revenu moyen net en Algérie est de 55.000 DA et que le citoyen arrive a économiser 11.000 DA/mois  soit 20% de son salaire, donc en 25 ans ce dernier pourra économiser 3,3 millions de DA, ce qui devrait représenter le prix moyen d’un logement selon ce standard , mais est-ce bien le cas ? la réponse est non, il faut au minimum multiplier cette somme par 3 ou 4 soit entre 9,9 millions a 13 millions de DA, et par conséquent multiplier la durée de l'epargne qui passe à 75 ou 100 ans, donc en conclusion il faut vivre deux vies en tant que personne active pour pouvoir prétendre a un logement en Algérie !!!.

Causes de la bulle immobilière :

Plusieurs raisons à cette envolée des prix peuvent être pointées du doigt dont:
  • Une population inégalement repartie sur le territoire national dû a une concentration des administrations ,des entreprises, et des différentes commodités de la vie courante dans les grandes métropoles : Alger, Oran, Constantine, Annaba, setif...
  •           Le phénomène de survente causé par l'intervention de plusieurs intermédiaires lors des transactions entre particuliers (courtiers et spéculateurs illégaux).
  • L’absence totale de l’état, induisant à un marché ni structuré ni contrôle ce qui a encouragé les pratiques illicites tel que les sous-déclarations de vente pour payer moins d’impôt.
  • Hausse des coûts de la construction

Solutions pour réduire le dysfonctionnements du marché immobilier:

  • En premier, afin de palier aux intermédiaires illégaux,l’état peux exiger a ce que chaque transaction immobilière soit opérée par des agents agrées, sous-contrôle de l’état, ceci réduira la survente induite par les marges exigées par chaque courtier, ainsi que les sous-déclarations de vente qui représentent un vrais manque à gagner pour le Trésor Public.
  • Suspendre la clause de l’incessibilité du logement, ce qui permettra d’alimenter le marché immobilier avec des milliers de logements publics, qui étaient vendu ou sous-loué dans la clandestinité par les ménages, qui ont pris le risque de le faire pour plusieurs raisons tel que la mobilité ( changement de ville pour le travail ).
  • Procéder à la construction de nouvelles villes, un projet qui est déjà en cours de réalisation par l’état, ce qui permettra de désencombrer les grandes métropoles et par conséquent réduire le prix du m2. Le schéma ci-dessous illustre les principales villes que le gouvernement projets de créer à  l’horizon de 2030.

  • Source : Schéma national de l’aménagement du territoire à l’horizon 2030, Alger, 2001.

En conclusion, ce qu’il y’a a retenir, est que le marché immobilier algérien persistera longtemps encore dans ce type de dysfonctionnement, tant que les pouvoirs publics concernés n’auront pas pris la décision de reprendre les choses en mains, et réguler ce marché qui est livré a lui-même, et qui a permis a beaucoup de personnes d’engranger des profits exorbitants dans le confort de la clandestinité et au détriment du citoyen moyen.